Etape 2 : 7 avril – vers Omonville-La-Rogue – 22,5 km
A Urville, nous pénétrons dans l’arrière-pays. Une brève escapade à flanc de colline nous permet d’apprécier la richesse verdoyante de la végétation. Elle pousse sur les versants nord du Cotentin. Quand il ne suit pas la route, le chemin serpente en sous-bois sur les pentes des coteaux humides avant de rejoindre la côte qui prend du relief. Le sentier devient étroit, rocailleux. Au-dessus de la mer, il présente de multiples dénivelés.
Saisissant l’opportunité d’une marche sur le Chemin de Oloron-Saint-Marie à Sarranceavec l’associaition du Refuge Saint-Jacques de Lescar, puis l’invitation par les Amis de la voie d’Arles d’Oloron à partager une garbure le soir, jour de la saint Jacques, en pèlerine, j’ai dormi au refuge d’Oloron-Sainte-Marie pour revenir sur Lescar, le lendemain, en remontant le GR 653. Après une marche sous la canicule épuisante pour les organismes, le retour s’est déroulé sous la pluie. Aucune possibilité de faire une halte avec mes pinceaux d’autant que je m’étais équipée d’un papier épais (425 g/m2), fort sensible à l’humidité, mais tellement agréable à aquareller…
Fatiguée, quelques peu démoralisée par le temps sombre et orageux, ayant mis plus d’énergie dans la chasse aux moustiques et aux taons que dans la marche, l’arrêt à Lacommande pour une nuit réparatrice fut de bonne augure. A l’arrivée dans ce site à forte empreinte historique, des notes échappées d’un piano mettaient en musique le village. L’harmonie régnait tout autour et nous enveloppait d’une sérénité retrouvée. Quel émerveillement !
Dans la petite église romane, une pianiste répétait en vue d’un récital pour le lendemain. Avec grande générosité, Yukiko Yamagami offrait son art aux villageois, visiteurs et pèlerins de passage. Moment privilégié au cours duquel l’artiste s’est livrée sans fard, libre de toutes les contraintes du concert. Alors, enthousiasmée par un état de plénitude, j’ai sorti mon matériel d’aquarelliste pour partager cet instant fugace et tellement beau. Quel bonheur !
Un an après avoir écrit l’intégralité des textes de mon projet, vécu sur le Chemin de Compostelle de Lescar à Fisterra du 11 septembre au 30 octobre 2017, je reprends la plume. Cette aventure ne s’est pas arrêtée à mon retour en Béarn, elle continue de vivre en moi. Elle est le catalyseur de nombreux autres projets artistiques et humains dont vous êtes les premiers témoins en ayant pris connaissance de ce blog et en le suivant. Egalement, cet hebdomadaire m’a permis d’entretenir des amitiés nées sur le Chemin, d’en retrouver qui s’étaient éloignées avec les ans ou d’en voir émerger de nouvelles.
Ma rencontre avec les Editions Gypaète et leur invitation à aquareller les rues de Pau telles que je les ressentais découle directement de ces 2 mois passés à peindre quotidiennement mon expérience jacquaire. Durant les 6 mois qui ont suivi l’ouverture de ces pages, j’ai marché dans les rues de la cité béarnaise pour en saisir l’âme. Puis j’ai mis à profit mes compétences professionnelles pour publier un carnet d’aquarelles, livre présentant l’ensemble des dessins peints sur le Chemin. A ce titre, je suis toujours à l’écoute de propositions en vue d’une nouvelle expérience professionnelle dans le domaine de la communication, de l’animation culturelle ou plus largement une expérience qui soit compatible avec mon savoir être. Vous pouvez retrouver mon profil professionnel sur Linkedin.
L’adhésion à l’association du Refuge Saint-Jacques de Lescar et les échanges avec ses membres ou avec d’autres marcheurs résultent de mon désir de poursuivre mon Chemin. A chaque rendez-vous, pas besoin de mots pour nous reconnaître : nous nous sentons unis par une même expérience. Nous n’en parlons pas systématiquement, mais elle est là, présente avec nous.
Plus largement, je poursuis mon expérience artistique. Elle me permet de renforcer ma créativité et mon ouverture sur le monde. Egalement, je continue à aller dans le sens de valeurs qui me sont chères et qui sont très répandues sur le Chemin : celles du respect de l’Humain, de l’Environnement et du savoir-être. Dans cette optique, j’ai créé une association, Art et Environnement, dont l’objet est la sensibilisation à la préservation et à la conservation de l’environnement, naturel ou culturel, par le biais de l’Art. Avec Cette dernière, je travaille autour d’une nouvelle aventure qui pourrait voir le jour d’ici à cet été.
Aujourd’hui, ce blog, destiné à vous transmettre mon aventure sur le Chemin, se met en léger sommeil. J’espère pouvoir lui donner vie d’ici quelques semaines, aux beaux jours, pour de nouvelles partitions car je continue à pratiquer de concert la marche et la peinture à l’aquarelle.
Ce matin, chacune part de son côté. L’arrivée au bout de l’aventure se vit en toute intimité. Le Chemin longe la côte, le soleil est derrière les nuages. Le paysage manque de lumière. Il est triste alors que j’ai chaud au coeur. Quel contraste ! La plage d’Estorde est dans une petite crique. Elle est déserte. L’Océan est calme. Je pense qu’il va pleuvoir si le vent tombe. Mais il n’en est rien.
Quelques kilomètres plus loin, j’arrive dans la baie deFisterra. Le soleil bataille pour percer. Il éclaire de plus en plus l’Océan. Je suis attirée par l’eau. Je ne me retiens pas. Je pose mon sac à dos sur la promenade de caillebotis. Je descends les escaliers. Sur le sable, j’enlève chaussures et chaussettes. Je relève les jambes de mon pantalon. Je me retrouve les pieds dans l’eau… Je suis béate… J’ai fini ! Je n’en reviens pas. Quel bonheur ! Je reste là, longtemps. Le sourire est figé sur mes lèvres. Le froid me fait quitter l’eau. Mes pieds sont un peu bleu. Qu’importe, la vie est belle.
A Fisterra, je laisse mes affaires dans un refuge tenu par des Hongrois. J’y retrouve l’Allemand croisé dans le bois incendié. Il avait raison. Nous nous sommes revus. Par contre, malgré les promesses respectives, je n’ai jamais re-croisé Elisabeth rencontrée à Foncebadón. Regina est également là, nous nous étions donné rendez-vous là. C’est un refuge d’Allemands. Je suis toujours la seule et l’unique Française. Je pars sur Cabo Fisterra le dos léger. J’effectue le trajet sans m’en rendre compte. Song, une jeune Coréenne m’accompagne. Nous faisons connaissance au début de la montée et nous conversons tranquillement. Je suis curieuse. Je pose plein de questions. Elle est seule. Malgré l’âge, nos vécus sont similaires. La peur et l’incompréhension de l’entourage. Les risques pour une femme seule soulevés par ceux qui restent. La découverte d’un pays. La magie des rencontres. L’envie de se retrouver.… Elle est heureuse de son aventure. Moi aussi.
A l’extrémité de la fin des terres, je peins le reflet du soleil sur l’Océan. La lumière. L’infini.
En quittant Lescar, je traversais une porte ouverte sur l’horizon. Aujourd’hui, je ne la referme pas. L’avenir s’ouvre à moi.
L’étape du jour est longue. Elle se termine par une traversée de désert : 13,5 km sans village, sans refuge. Avec le changement d’heure, le départ à 7h15 se fait au lever du jour. Je suis la première à démarrer. Une dernière fois, j’apprécie les petites mers de nuages qui se lèvent du fond des vallées de la Galice. Je ne peux pas les peindre, il y a trop d’humidité.Après Ponte de Oliveira, quand le sentier prend de la hauteur et que son exposition est face à l’est, je peux m’installer. Le sol est toujours humide. Le vent souffle très fort. Nous ne sommes pas loin de l’Océan. Il est peut être sous son influence. Ce matin, le Chemin est désertique. Il n’y a pas âme qui vive, pourtant je ne suis qu’à quelques kilomètres de Fisterra.
Le paysage se métamorphose. Il devient rocailleux, habillé de pins et d’eucalyptus. Je fais la pause des 20 km, en plein milieu du passage. Il n’y a pas d’affluence, je ne suis pas dérangée. Mais, un groupe de jeunes italiens me double. L’un d’entre eux fait demi-tour.
– Je vous connais… Nous avons mangé à la même table à Hontanas…
Ma mémoire s’active. Mes neurones se reconnectent.
– Ouaaah !
Du groupe de cinq avec qui j’avais partagé le repas, ils ne sont plus que deux. Les autres ont arrêté leur périple à Santiago. Entre temps, le deux restants ont rencontré d’autres italiens avec qui ils finissent leur route. Ils prennent une photo de nous trois pour envoyer aux autres. Nous nous embrassons. Nous nous félicitons. Nous sommes arrivés ! Eux veulent être au Cabo Fisterra ce soir. Ils courent plus qu’ils ne marchent. Moi, je prends mon temps. L’arrivée est pour demain.
Et soudain, au bout d’une interminable ligne droite de quelques longs kilomètres, exposée au vent et au soleil, l’Océan apparaît. Avec le soleil qui s’y reflète en cette fin d’après-midi, il est éblouissant. Face à moi, la plus belle vue de monde. Les larmes me montent aux yeux. Je suis en arrêt, subjuguée. J’y suis !
En quelques secondes, je choisis d’immortaliser la vue, celle de la réussite de mon aventure. L’aquarelle me permet de faire durer l’émotion. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle s’exprime ici et si violemment.
Une jeune néerlandaise me rejoint. Elle marque un temps d’arrêt puis repart.
Regina arrive bien plus tard. Elle saute de joie. Nous nous embrassons. Elle se pose pour jouir de ce moment. Nous repartons au même rythme jusqu’à Cee.
Jusqu’à présent, je suis passée à la lisière d’incendies. Là, je traverse une petite zone qui a brûlé il y a 10 jours. L’odeur est encore présente. Il fait beau. Pourtant, cet environnement me glace. Un marcheur allemand a la même réaction que moi. Il pose un regard anxieux sur la forêt détruite :
– Je n’aurai pas aimé être là quand ça a brûlé. Rien qu’aujourd’hui, j’en ai la chair de poule. Ca fait peur.
Pourtant, il ne perd pas le nord. Il me prend en photo. Il m’a déjà croisée et n’en revient toujours pas.
– Chaque fois que je te vois, tu es entrain de peindre. Comment fais-tu ?
Puis, il s’en va en affirmant :
– Je suis sûr que nous allons nous revoir.
A la sortie de Cornado, je trouve un peu d’ombre. Le sentier est très dégagé. Le soleil cogne, malgré le vent. En cette saison, il devrait pleuvoir. La chauffeuse de taxi d’hier s’est beaucoup étalée sur le sujet :
– Normalement, il pleut de septembre à décembre. La sècheresse règne sur la Galice depuis 10 mois. Un malheur pour nous, les habitants.
Ici, la pluie est attendue avec beaucoup d’impatience. En attendant, je marche sous un soleil de plomb.
Quand je rejoins une auberge, elle est en bordure d’une route à grande circulation, à la sortie de Santa Mariña. Le cadre n’est pas des plus esthétiques. Mais, le dortoir est confortable et spacieux. Dehors, je fouille du regard à la recherche d’un point de vue, J’entends un coq chanter. En cherchant, je trouve un tout petit poulailler coincé au fond d’un hangar occupé par un tracteur. La lumière est absente. Dans ce fond ténébreux, le roux des poules ressort, alors je les croque…
Il y a un brin de fébrilité dans l’air. Les gens se lèvent alors qu’il n’est pas 6h. Je suis la dernière à quitter le gite, il est 7h. Pour marcher, je m’éclaire à l’aide de mon téléphone portable. Je suis également victime de l’excitation. Je sens que ma vitesse de marche est légèrement supérieure à l’habitude. J’ai beaucoup de mal à me poser à cause du monde et de l’humidité. Mais, je souhaite que mon carnet témoigne de ce défilé. Nous sommes à la queue-leu-leu. Alors, je traverse la chaussée, je m’installe au soleil. A 10 m du tracé du défilé, rares sont les marcheurs qui prêtent attention à l’artiste. A Monte do Gozo, je retrouve avec joie Malgo. Elle est avec tout un groupe international de jeunes. Il s’est formé au long des étapes. Elle s’empresse de feuilleter mon carnet et de le monter aux autres. J’ai déjà vu, parfois échangé, avec tous les jeunes qui l’entourent. Il y a un Italien, un Israélien, une Allemande… Nous nous congratulons. Nous nous embrassons chaleureusement. Nous avons réussi ! Je repars.
J’arrive à l’entrée de Santiago à 13h. Une heure plus tard, sur le parvis de la cathédrale, j’enlace Wolfgang, Henry (sa maman, Julie, est partie à la recherche d’un hébergement) et Louisa. Elle marche avec une Islandaise. Puis, je file retirer la Compostela. Après plus d’une heure de queue, je reprends ma route vers Fisterra. Il est 15h30. L’attente m’a complètement stressée. Je trace sur 5 km avant de me retrouver. La foule a disparu. Elle est restée à Santiago. Je retrouve l’attrait de la marche d’avant Puente la Reina. Le sentier est étroit. Il serpente à travers bois et champs. Je suis heureuse. Aujourd’hui, j’entame allègrement la fin de mon aventure.
A Castello, l’auberge est fermée. Il est 18h. La nuit tombe à 19h. Je n’ai pas la capacité de marcher 10 km en une heure. Alors j’opte pour un taxi. Au cours de ces 7 semaines, c’est ma seule infraction à la marche. La chauffeuse me parle des dangers du bois que j’aurai pu avoir en continuant de nuit :
En ce moment, la nuit, le danger ne vient pas de l’homme. C’est la saison des ruts. Les cerfs sont être dangereux.
A bon, ce ne sont pas les hommes !
Non, les animaux sont plus dangereux surtout la nuit.
Le lever du jour est beau. Le ciel est dégagé. La brume se lève du fond des vallées, comme il y a deux matins. Aujourd’hui, le Chemin suit une crête. Je m’installe en bordure, au soleil. Ainsi, à 10h, je peins sans problème d’humidité. Les gens qui passent, s’arrêtent, discutent… J’ai beaucoup de difficultés à me concentrer car la sollicitation est permanente. Elle est très représentative de l’affluence. Je mesure l’écart qu’il y a depuis mon départ où je croisais personne. Depuis Puente la Reina, progressivement, et plus particulièrement depuis Sarria, l’affluence est croissante. Je m’en préserve le soir en évitant de m’arrêter dans de grandes villes étapes. Le matin, je ne peux pas éviter la foule. Elle se dilue au fil de la journée car je marche lentement et je m’arrête pour peindre. Environ une heure par aquarelle. Alors que nombreux sont ceux qui arrivent à l’étape vers 15h, j’arrive vers 17h parfois 19h. Je n’ai jamais réservé mon lit. J’ai toujours eu une place. En haute saison, j’aurai du « booker » pour ne pas dormir à la belle étoile.
En entrant dans cette forêt, la perspective me fait craquer. Tant pis pour le dérangement. Je me mets à même le sol. Je profite d’une vue plongeante sur les deux haies de chênes qui encadrent le sentier forestier. Derrière cette barrière végétale, il y a une forêt d’eucalyptus qui embaume. Aujourd’hui, à nouveau, je ne peins que deux aquarelles. Je suis victime de l’empreinte urbaine. Je suis à l’entrée de Santiago. Il y a beaucoup de monde. Le refuge est désagréable. Nous sommes entassés. Il manque un peu d’humanité. Je ne croise personne que je connaisse. Au restaurant, je n’ai pas envie de manger en tête-à-tête avec mon ombre. Je m’impose à une table. Elle est occupée par une Irlandaise. Comme moi, elle est seule. Nous échangeons beaucoup notamment autour du questionnement personnel, une des principales motivations de nombreux marcheurs.
Le grenier à grains trône au milieu de Leboreiro. Il est entretenu comme une pièce de musée. Il m’interpelle car il me rappelle ceux que j’ai vus au Burkina Faso dans les années 2010. A cette époque, je ne voyageais pas avec mes pinceaux. Depuis, je l’ai souvent regretté. C’est le second grenier à grains ayant ce type d’architecture que je rencontre en Galice. L’autre est entre Ligonde et Portos. Il est à l’abri des regards dans la cour d’une ferme. J’ai tenté de le prendre en photo mais j’étais à contre-jour. Celui-là est éclairé par le soleil. Non loin, un banc public me tend les bras. Je m’y installe. Je peins alors que le défilé des marcheurs est permanent. Que de monde !
Depuis quelques villages, je rajoute les eucalyptus au panel des essences que je croise. Des forêts entières d’eucalyptus et avec elles, une nouvelle senteur se diffuse. La formule humoristique de Georges me revient en mémoire. J’ai un regret : « Dommage que l’aquarelle ne laisse pas passer les odeurs ! » En anglais, je suis abordée par une japonaise. Elle fait partie d’un voyage organisé. Avec son petit groupe, elle marche 15 km par matinée. L’après-midi estconsacrée aux visites. Le soir, l’hébergement est en hôtel. Tous semblent satisfaits de leur formule touristique. Ils n’arrêtent pas de prendre des photos. Ils s’éparpillent dans tous les sens. Leur guide, un espagnol, les attend avec une certaine indifférence voire une grande lassitude.
De nouveau, je choisis de m’arrêter dans un petit hameau, à Castañeda. C’est le seul hébergement alentour. Nous sommes peu nombreux. Dans la cour, un grenier à grains. Je m’installe face à lui. Je suis à l’abri du passage. Il est tard, peu de monde circule. Le gros de l’affluence a continué sa route vers les deux villes suivantes. Je rencontre un Français, Philippe, et un Suisse, Bernard. Ils marchent ensemble depuis quelques étapes. Cela fait quelques jours que je n’ai pas parlé français. Nous faisons table commune et échangeons autour de notre expérience en cours. Pour eux deux, elle prend fin dans deux jours. Pour moi, dans cinq jours. Je prends conscience que je suis dans le compte à rebours.
L’albergue ne sert le petit déjeuner qu’à 8h. Avec mes colocataires de la nuit, Regina et Pary, nous estimons que c’est un peu tard. A 7h30, éclairées par la lampe frontale de Pary, nous partons. Nous prendrons une collation plus loin. Le ciel est dégagé. Nous apprécions la beauté du plafond étoilé. Quand l’aube se lève, de petites mers de nuages remontent du fond des différentes vallées de Galice. Pary est émerveillée. La Californie ne lui offre pas ce type de spectacle. Le paysage ressemble à une estampe japonaise. Un peu plus tard dans la matinée, chacune adopte son propre rythme. Je marche près de 20 km avant de pouvoir m’arrêter. Je suis sur une crête. Je me crois sur le toit de la Galice. La vue est superbe mais très ventée.
En redescendant, je croise de nombreuses essences d’arbres. Nombre d’entre eux sont âgés : des châtaigniers, des chênes ou des hêtres. Leur puissance discrète force le respect. Ce matin, j’ai traversé une petite zone incendiée. Il y en avait quelques uns âgés mais brûlés. Cela m’a retournée, mon estomac s’est noué. Quel gâchis !
J’ai prévu de m’arrêter à Portos, une petite auberge en pleine campagne. Il est 17h. Je suis accueillie par une porte close. Dessus, un petit panneau : « Fermé ».Je suis contrariée. Je n’ai pas le choix. Je reprends la marche pour une gosse heure sans croiser âme qui vive. Palas del Rei est à 5 km. Quand j’arrive, la ville est animée, elle dispose nombreux refuges. Tout le flot de pèlerins de ce matin doit être là et je suis une des dernières à être accueillie dans l’un d’entre eux. Ce soir, je n’ai pas le temps de peindre ma troisième aquarelle…
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