Etape 2 : 7 avril – vers Omonville-La-Rogue – 22,5 km
A la tombée du jour, la mer est d’huile. Les roches prennent leurs habits de nuit mettant en valeur l’immensité de l’eau argentée.
de Cherbourg-en-Cotentin au Mont-Saint-Michel & de Lescar au Cap Finisterre via Compostelle
Etape 2 : 7 avril – vers Omonville-La-Rogue – 22,5 km
A la tombée du jour, la mer est d’huile. Les roches prennent leurs habits de nuit mettant en valeur l’immensité de l’eau argentée.
Etape 2 : 7 avril – vers Omonville-La-Rogue – 22,5 km
A Urville, nous pénétrons dans l’arrière-pays. Une brève escapade à flanc de colline nous permet d’apprécier la richesse verdoyante de la végétation. Elle pousse sur les versants nord du Cotentin. Quand il ne suit pas la route, le chemin serpente en sous-bois sur les pentes des coteaux humides avant de rejoindre la côte qui prend du relief. Le sentier devient étroit, rocailleux. Au-dessus de la mer, il présente de multiples dénivelés.
Etape 2 : 7 avril – vers Omonville-La-Rogue – 22,5 km
La sortie de la ville (Cherbourg-en-Cotentin) est longue. Nous suivons une promenade aménagée le long de la côte. Discrètement, elle se transforme en chemin pris en étau entre des terrains militaires et la Manche. Puis, côté terre, les paysages s’ouvrent : de petites maisons blanches ou en pierres grises alternent avec des champs cultivés qui glissent doucement vers l’eau. Parfois, de petits hameaux, modestes ou plus huppés, apportent un charme désuet. Les habitations sont fermées jusqu’à l’été, comme abandonnées. Côté mer, le sentier s’efface en bordure des plages de galets. Parfois, les vestiges d’un blockhaus rappellent l’Histoire. Sous le soleil, l’eau est calme. Une brise froide souffle légèrement.
Etape 1 : Cherbourg-en-Cotentin
Ce jeudi est jour national de mouvement social contre la réforme des retraites. Certaines routes stratégiques d’entrée dans le centre urbain et et le port sont barrées. Les drapeaux aux dominantes de rouge se dressent. Je m’installe à proximité de la statue de Napoléon. Je partage un banc public avec un retraité. Le temps de peindre une petite aquarelle, nous échangeons quelques paroles. Fier de sa ville, il m’en fait un beau portrait. En partant, je lui tends la main. La poignée est franche et sincère. Dans l’après-midi, P. me rejoint. Alors, nous faisons un tour de ville, du port…
Etape 1 : Cherbourg-en-Cotentin
Ce matin je m’immerge dans la ville. Je m’installe à l’entrée du port. Des manèges occupent l’espace. Je me laisse surprendre par la présence d’une grande roue au dessus des bateaux. Alors, je peins la vie… Je récupère nos carnets du miquelot ou crédencials, dans une librairie et je les fais tamponner à l’Office de Tourisme. Tous les jours, les sceaux datés, obtenus dans différents endroits, valideront notre cheminement. Ainsi, nous aurons droit de passer la nuit au refuge du Mont-Saint-Michel. L’indication donnée par le sanctuaire lors de la réservation avait piqué ma curiosité : le refuge est « en haut de la rue principale, dernière maison à droite ».
Etape 1 : Cherbourg-en-Cotentin
A la descente du train, je prends conscience du terminus des voies. J’arrive au bout du monde ! Un fin crachin en guise d’accueil. Il n’entame en rien ma motivation. Bienvenue en Normandie !
Je rejoins mon hébergement à pied. Situé sur le chemin du départ, à 3 km, il emprunte une ancienne voie ferrée désaffectée. Les rails ont disparu, mais pas le ballast qui rend la marche pénible. J’avance loin des bruits de la ville.
Le projet est né en août. A cette date, je suis hospitalière au refuge Saint-Jacques de Bayonne. Lors d’un échange avec des pèlerins originaires de Rennes, je découvre le chemin des miquelots. Qu’est-ce ? Je l’ignore. Je questionne et invite à une explication. La simple évocation du Mont-Saint-Michel me fait tressaillir. La possibilité d’y dormir est évoquée. Instantanément, suivre l’un de ces chemins me parle. « Passer la dernière nuit du périple là-haut est la cerise sur le gâteau » affirment mes interlocuteurs. Attentive à leurs propos, je construis mon aventure au fur et à mesure de leurs dires.
Au cours de l’automne suivant, je mûris mon projet. Je sais qu’il sera différent du premier, celui de Lescar vers Compostelle et la fin des terres en 49 jours. Je sais que les chemins des miquelots sont moins bien équipés pour l’accueil. Je dispose d’une fenêtre temps restreinte : 15 jours. Je prends aussi en compte un ressenti très fort : la nécessité d’aller du nord vers le sud. Entre besoin de dépaysement, recherche de nouvelles sensations et concrétisation d’un rêve, j’opte pour une itinérance le long des côtes de la Manche. Après examen d’une carte, je fixe le point de départ à Cherbourg-en-Cotentin. Le périple suivra le GR223, également nommé sentier du littoral ou chemin des douaniers. Plus de 200 km qui s’allongeront en fonction des hébergements. En cette saison, le bivouac est inenvisageable ! Pour dormir, nous devrons faire plusieurs détours par l’intérieur des terres. Grâce aux applications numériques, nous éviterons au maximum les voies goudronnées. Nous emprunterons des chemins, des sentiers… Ils nous mèneront au cœur de la Normandie.
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