- 3 octobre
- 23,9 km
- Cirueña – Villamayor del Rio
Passer Santo Domingo de la Calzada et les couleurs changent. La terre perd son ocre rouge. La vigne disparaît pour laisser place à des cultures céréalières déjà moissonnées. Dorénavant, j’évolue dans des ocres jaunes ou dans des siennes. Quelques kilomètres plus loin, je change de région. Une grande borne signale l’entrée dans la Castille -Leon… Malgré cette évolution paysagère, la nature est toujours aussi belle. Un seul bémol, je surplombe la N120 qui la met en musique sans harmonie.
La N120 est bruyante. Pour la marcheuse que je suis, elle est source de stress. Quand je la dessine, je suis loin de me douter que je vais la suivre durant toute la fin de l’étape. En contrebas, le ballet des camions est incessant. Puis, le Chemin descend et se colle à la route. C’est infernal ! Dans tous les livres de photographies ou de peinture sur le sujet que j’ai consultés avant de partir, je n’ai pas pris conscience de ce désagrément. Mon regard s’est projeté dans la beauté des images. J’en ai tiré une interprétation très personnelle, synonyme de tranquillité, de quiétude. Aujourd’hui, je suis loin de cet idéal. La modernité et ses inconvénients sont extrêmement présents, bien loin des préceptes véhiculés par le Chemin historique.
Surprise, au refuge je retrouve Georges que je n’avais pas vu depuis la veille. Nous sommes dans le même dortoir. Avec nous, il y a également Olga ainsi qu’une Italienne, Maria-Rosa. Partie à pied de Puente la Reina, cette dernière rejoint Atapuerca pour y tenir bénévolement un refuge pendant une semaine.
A Villamayor del Rio, l’albergue est agréable, elle est en retrait de la route, à 100 m. L’environnement n’est pas au top, alors je repère une des paires de chaussures qui s’aèrent au soleil et la croque. Ce sont celles de Georges. Il est très fier de mon choix et il ne peut s’empêcher une pointe d’humour :
– Heureusement, la peinture ne transmet pas les odeurs !
Ce soir, autour de la table, nous sommes neuf de six nationalités : un couple de danois, un couple d’allemands, une Colombienne, une Italienne, un Portugais et 2 Français (Georges et moi). Comme tous les autres soirs, les échanges se font principalement en anglais et en espagnol. Pour que Georges se joigne à nous, je m’improvise interprète. Depuis Monreal, Georges est le seul français que je croise.
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