A l'aquarelle, vue sur une succession infinie de montagnes. Les premières pentes sont vertes bordées d'arbres dont l'ombre va vers le devant. La pente descend de gauche à droite. Les autres reliefs sont moins précis allant de tonalités vertes vers des bleus pour se confondre avec le bleu noir du ciel. Dans le ciel, côté droit, les trainées de la pluie qui tombe, alors que l'ombre des arbres laisse penser que le soleil filtre.

Etape 40

  • 21 octobre
  • 22,9 km
  • RuitelanFonfría

Depuis la traversée des Pyrénées, je n’ai pas affronté une telle montée. Cependant, elle est moins longue que celle du col du Somport. Elle me convient bien. Ce matin, l’air est froid, 6°, et humide. Régulièrement, il y a des averses. Pour peindre, ce n’est pas l’idéal. Pour marcher, ça l’est. Bien protégée, j’attrape de sacrées suées. Sous mes protections anti-pluie, je suis trempée par ma transpiration. Alors quand, au profit d’une éclaircie, je m’assieds à flanc de montagne à 1330 m d’altitude, je n’ai pas conscience de mon état. Quand je me relève, le soleil a disparu. Je suis frigorifiée. Je claque des dents. Sous mon anorak, l’humidité de mes vêtements s’est refroidie. Mon corps également. Mes muscles sont douloureux. J’ai l’onglet aux mains et aux pieds… Heureusement, O Cebreiro est à proximité. Je rentre dans un bar. Pour la première fois depuis mon départ, je m’offre un plat chaud à midi. Après ce bon remontant, je repars affronter le froid avec plaisir. Je suis reboostée.

A l'aquarelle, vue sur une succession infinie de montagnes. Les premières pentes sont vertes bordées d'arbres dont l'ombre va vers le devant. La pente descend de gauche à droite. Les autres reliefs sont moins précis allant de tonalités vertes vers des bleus pour se confondre avec le bleu noir du ciel. Dans le ciel, côté droit, les trainées de la pluie qui tombe, alors que l'ombre des arbres laisse penser que le soleil filtre.
El Cebreiro (El Bierzo – Espagne), aquarelle plein air, Cécile Van Espen, A5, papier grain fin, 300 g/m2, 21 octobre 2017

Avec le vent froid, les risques d’averse, je n’arrive pas à m’arrêter. Le ciel est chargé, les éclaircies sont rares. Je fais une tentative alors que Fonfría est à moins d’un kilomètre. J’ai choisi d’y faire escale pour la nuit. La pluie m’interrompt. Aujourd’hui, le parapluie ne suffit pas à protéger mon dessin. Alors que je range mon sac à dos, j’entends un bruit de fond qui s’amplifie. Je reconnais l’intonation de chants et de paroles. C’est une procession d’une vingtaine d’hommes, coiffés d’un Borsalino couleur crème et au faciès latino-américain. A la tête de la troupe, un homme lit des textes ou entonne des chants religieux. A sa suite, le reste du groupe reprend. Les voix sont fortes. Le rythme des pas est soutenu. Cette exubérance de foi n’empêche pas l’un d’entre eux de me frôler indélicatement de très prés.

A l'aquarelle, un sentier par de toute la largeur de a feuille pour rétrécir et disparître à mi hauteur dans l'horizon en tournant vers la gauche. Il est bordé de buissons de fougères rousses et autres végétaux aux diverses tonalités de vert et jaune. En bas de l'horizon, le ciel est bleu noir pour s'éclaircir sur le haut de la feuille.
Fonfría (Lugo – Espagne), aquarelle plein air, Cécile Van Espen, A5, papier grain fin, 300 g/m2, 21 octobre 2017

Une réflexion au sujet de « Etape 40 »

  1. Madame,Décidément nous avons eu souvent les mêmes rythmes de marche. ..Je suis parti non de Ruitelan mais de Las Herrerias très proche pour rejoindre Fonfria.Mais point de pluie. Au contraire une grande chaleur qui m’a pesé  et j’ai aussi coupé l’étape avec un repas chaud…Merci du partage.J’ai versé ma cote part pour le volume mais vous n’avez pas demandé mon adresse. Je vous la transmets :Michel Eggermont Rue Saint Jean 327110 BoussoitBelgique Cordialement 

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