A l'aquarelle, de gauche à droite, l'alignement de maisons de village. Elles sont étroites et possèdent deux étages. Au premier étage, des balcons en fer forgé. Les teintes des maisons sont celles du sol : ocre et sienne.

Etape 19

  • 30 septembre
  • 21,5 km
  • VianaNavarrete

Dans le dortoir de huit lits superposés, nous sommes réveillés à 6h. Un Coréen a eu la bonne idée de mettre l’alarme. Elle réveille tout le monde sauf lui !… C’est une jeune Allemande excédée qui se lève pour l’éteindre. Trop tard, je suis réveillée. Quand je quitte le refuge, il fait nuit noire. Ce n’est pas un problème. Quand je laisse Viana et son éclairage public derrière moi, le jour se lève. La pluie se met à tomber. Elle me suit jusqu’à l’entrée dans Logroño où je m’assieds pour me reposer après trois heures de marche. Le Chemin est toujours mouillé. Je m’isole du sol humide en m’installant sur ma veste imperméable. Finalement, je ne résiste pas, je sors mon atelier d’artiste.

A l'aquarelle, sur la gauche en premier plan un olivier domine un petit relief qui descend. En bas, tout au fond, une ville est suggérée
Logroño (Navarre / Navarra – Espagne), aquarelle plein air, Cécile Van Espen, A5, papier grain fin, 300 g/m2, 30 septembre 2017

Logroño est très agréable. L’entrée comme la sortie sont aménagées pour le marcheur. La dernière touche urbaine de la ville attire mon oeil de peintre : un bâtiment industriel aux tonalités bleu-vert. A prime abord, je suis surprise par la couleur, je la trouve de mauvais goût. A y regarder plus longuement, mon avis évolue. La couleur se fond dans le paysage, le bâtiment disparaît dans la végétation. Au premier regard, mon oeil, peu habitué à voir cette couleur sur les façades, a eu une réaction négative. Maintenant, j’apprécie. Mon analyse semble juste. Au cours de la soirée, ceux qui demandent à voir les aquarelles du jour ne se souviennent pas du bâtiment qui, pourtant, est immensément long.

A l'aquarelle, en premier plan, les bords d'une pelouse vert pomme. Derrière, sur la gauche une petite haie derrière laquelle émerge un bâtiment vert fondé et un lampadaire. En fond, sur la droite du bâtiments, une haie de peuplier et une terre rouge
Logroño (Navarre / Navarra – Espagne), aquarelle plein air, Cécile Van Espen, A5, papier grain fin, 300 g/m2, 30 septembre 2017

A l’entrée de Navarrete, le ciel est à nouveau menaçant. Je suis persuadée qu’il va pleuvoir. Je peins en gardant un oeil rivé vers les nuages. Il est 15h, je sais que je suis arrivée. Je peux bien prendre quelques gouttes sur la tête. Du coup, je prends plaisir à défier le temps et encore plus à peindre les vignobles du Rioja que je traverse depuis plusieurs jours. Les ceps sont petits et trapus, à l’opposé de ceux du vignoble du Jurançon auxquels mon regard est plus habitué. Finalement, il ne pleut pas.

A l'aquarelle, en premier plan des ceps de vignes dont la teinte commence à virer vers le jaune. En fond, le village de Navarreta est accroché à mi-pente d'une colline sur son flanc gauche. Le ciel est de plomb.
Navarrete (Navarre / Navarra – Espagne), aquarelle plein air, Cécile Van Espen, A5, papier grain fin, 300 g/m2, 30 septembre 2017

Les rues de Navarrete sont étroites. Parsemées de nombreux bâtiments abandonnés, elles semblent empreintes de mystère. Dès l’entrée, les vestiges d’un ancien hôpital pour pèlerins donnent la tonalité. Alors que je vise le pas d’une porte, je demande à deux passantes âgées si je peux rester à cet endroit. Elles rient de bon coeur. L’une répond :

– La maison est inoccupée, personne ne va sortir par la porte. Elle ouvre sur rien. Regarde, c’est une ruine !

Puis elle se tourne vers sa copine :

  • Depuis quand cette maison est à vendre ?
  • Je ne me souviens plus, il y a tellement longtemps !
A l'aquarelle, de gauche à droite, l'alignement de maisons de village. Elles sont étroites et possèdent deux étages. Au premier étage, des balcons en fer forgé.
Navarrete (Navarre / Navarra – Espagne), aquarelle plein air, Cécile Van Espen, A5, papier grain fin, 300 g/m2, 30 septembre 2017